Inscription et formalités en vue !

[Ta fiche m'a plue, j'espère que ça ne te dérange pas que je t'occupe avant Tornade ? ]

Bien inconsciente des réflexions de Dean - et pourtant Dieu sait si elle est télépathe quand elle veut... -, Lain s'arrête devant la porte de Tornade, fronce les sourcils - quand je vous disais qu'elle est télépathe: elle l'a compris que pour une fois elle doit éviter de faire irruption chez Tornade parce qu'elle a l'air plutôt occupée -, exécute un demi-tour net et s'appuie contre la porte en soupirant.

Elle finit quand même par s'apercevoir qu'il y a un truc qui cloche et tourne la tête vers la droite, se rendant enfin compte de la présence de Dean à qui elle sort illico un joli sourire - pas le joli sourire qu'elle ne sert qu'à Ed, mais on est pas si loin, considérant que Lain reste Lain.

"...Lain Hathaway, vous êtes ?"

Elle s'est décollée de la porte et lui tend à présent la main droite, très engageante.

*Si c'est un nouveau prof... *___* *

...Lain, tu es ca-sée.

*Un nouvel élève ?*

Elle n'est pas tellement surprise, en fait, parce qu'elle sait que si Tornade - ou Wolverine, fait bien improbable - avait engagé un nouveau professeur, elle aurait été mise au courant (ou Edward le lui aurait dit, à défaut, étant donné qu'elle n'écoute jamais vraiment aux réunions...). Soit. Mais il a l'air plus âgé qu'elle, en fait et ça doit être là qu'elle trouve la situation un peu étrange.

"...Ashford, ça ne fait pas très italien. Vous êtes anglais ?"

Il y a pourtant un drôle d'accent qui traîne dans sa voix, elle ne parvient pas à l'identifier à vrai dire. Pas un accent anglais, en tout cas, même s'ils peuvent être surprenants.

Lorsqu'elle se rend compte qu'il lui propose son siège, elle secoue la tête de gauche à droite.

"Merci (encore un avec des tendances gentleman ? XD), mais j'ai du poids à perdre, je ferais mieux de rester debout."



...Je me demandais quand ça arriverait ça, tiens.

"Vous êtes ici pour Ororo, je suppose ?"

Si elle a compris, elle n'en laisse rien paraître. Elle reste parfaitement souriante et ne prononce pas le moindre mot sur le tatouage. Son regard sur Dean n'a pas changé, il est toujours très enjoué, pétillant. C'est un mot qui la qualifie bien, en général, de toute façon.

Elle plante ses yeux dans ceux de Dean - elle a beau être casée jusqu'au bout des mèches (blondes), elle n'en éprouve pas moins d'attirance pour les jolies choses - et laisse quelques secondes couler avant de répondre avec une moue un peu boudeuse.

"D'après ce que j'entends, elle est occupée, mais si je me permets de faire irruption en permanence et sans jamais avoir été annoncée, je suppose que vous ne la dérangerez pas."

Elle se détourne, se dirigeant vers la bouilloire.

"Vous voulez du thé ? Du café ?"

N'accepte pas son thé, il est immonde, elle est nulle pour ça ! (Et dieu sait si Ed a passé des heures à tenter de lui apprendre !)

"...Vous avez erré par le Japon, aussi ?"

Il hésite un instant avant de répondre, visiblement quelque peu ébranlé par l'air innocent avec lequel elle lui posé cette dernière question. Subitement les choses prenaient une tournure quelque peu inatendues et désagréables pour lui. Ses doutes le reprirent, la méfiance le gagnait peu à peu : Lain était vraiment aussi innocente qu'elle le paraissait ? Pouvait il se laisser aller à lui dévoiler, ne serait ce qu'une infime partie, de son passé ?

Plissant très légèrement des yeux, il observa avec la plus grande attention le beau et si doux visage de la jeune femme. Il ne semblait y avoir en elle que sincérité et bonté. Il en vint à la conclusion que cette dernière ne lui voulait sans doutes aucun mal. S'adossant à son tour contre le mur, il leva la tête et dit, d'une voix moins assurée qu'auparavant :

- En effet... J'ai passé la majeure partie de ma vie là bas... J'y ai même "travaillé"... Mais cela est très loin maintenant et si cela ne vous fait rien j'aimerais autant ne pas avoir à en reparler. Du moins pas aujourd'hui... Peut être... Un jour... Lorsque nous nous connaîtrons mieux... Puis, semblant se souvenir de la proposition faite par Lain, il se tourna vers elle et s'empressa d'ajouter, espérant ainsi changer de sujet : Et je dois avouer que votre offre n'est pas pour me déplaire... Je prendrais bien un thé si vous le permettez -hé ! oui... J'adooore le danger - Ainsi, mais uniquement si votre emploi du temps vous le permet, peut être pourrions discuter autour d'une tasse en attendant que Mlle Munroe ne se libère ? J'avoue qu'attendre en si charmante compagnie est plutôt agréable....

Elle a beau lui avoir tourné le dos, son trouble léger ne lui a pas échappé mais elle ne fait aucun commentaire. Elle hoche la tête.

"...J'ai peur de vous empoisonner. J'ai beau avoir un excellent professeur, mon thé est toujours infâme. Un petit coup de main, peut-être ?"

Elle s'est tournée vers lui, s'adossant à la table sur laquelle est posée la bouilloire.

"Donc, je ne me trompais pas. Votre accent est bien japonais, malgré vos origines. C'est assez bon à savoir."

=^____^=

Pas aussi facile d'accès ? Y a quand même Edward dans le chemin . Elle a pris sa tasse sans le regarder, avec ce très léger sourire qu'elle a sur les lèvres lorsque la personne face à elle est assez fine pour la démasquer. Pas un sourire malin, non... Je dirais le sourire d'un bon joueur. D'un bon perdant, presque.

Elle boit une gorgée et, même si elle se brûle la langue, elle relève la tête en souriant, un sourire qui plisse le coin des yeux.

"Il serait presque aussi bon que celui de mon prof."

.....On sait parfaitement que tu ne diras jamais que qui que ce soit fait quelque chose de mieux qu'Edward. (Note que Dean ne le sait pas, lui, hein... Il l'apprendra vite, je suppose.)

Elle regarde ailleurs quelques secondes et, la tasse au creux des paumes, comme pour se réchauffer alors qu'il fait pourtant bien trop chaud, elle murmure:

"...Les gens dans cet Institut viennent de tous les horizons. Certains ont fait des choses dont ils ne sont pas fiers tous les jours et d'autres essaient d'oublier le mal qu'on leur a fait. Et c'est comme si les mutants encore vierge de noirceur étaient mus par la certitude qu'un jour, leur tour viendra. Je ne crois pas que quiconque se sente le droit de vous blâmer, mais les réactions sont parfois étranges et certains de nos élèves et même de nos professeurs ont déjà croisé le chemin de vos anciens colègues et je doute que tous voient votre présence d'un bon oeil. Nos élèves ont beaucoup de surprises dans les coins de leurs chapeaux ronds et sont toujours là où on ne les attend pas. Ils savent bien plus de choses qu'il n'y paraît, vous devriez être prudent. Cela dit, tant que vous ou votre présence ne mettez aucun des êtres vivant sous ce toit en danger, je ne vois pas la moindre raison de dire quoi que ce soit à ce sujet."

Elle tourne les yeux vers lui, les plantant dans les siens.

"...Bienvenue à l'Institut Xavier, deuxième du nom, Dean Ashcroft."

Elle se rend assez rapidement compte qu'un changement chez Dean s'est opéré. Elle le regarde avec inquiétude, finit par poser sa tasse et s'approcher de lui.

"Tout va bien, Dean ?"

C'est une question réthorique, parce qu'elle se rend bien compte que non. C'est assez étonnant comme elle a une capacité à s'inquiéter pour des gens qu'elle vient à peine de rencontrer... Elle s'attache trop vite.

Et à vrai dire, elle fait déjà entièrement confiance à Dean. S'il y a bien une chose dont Lain est capable, c'est de savoir à qui elle peut faire confiance et à qui elle peut s'attacher.

[J'ai soudainement envie de passer au passé, je change de temps <3. (J'aime la liberté sur ce RPG pour ça XD)]

Lain resta silencieuse quelques secondes, tentant de comprendre le sens de ce que venait de lui dire Dean. Elle s'assit calmement en tailleur face à lui tout en comprenant enfin de quelle nature était son pouvoir. Lentement, sans hésitation en apparence, elle posa la main droite sur son front. Il était brûlant et elle ne fut à vrai dire pas tellement étonnée. Resongeant à la requête de Dean et imaginant de quelle nature devait avoir été sa vision pour qu'il lui demande d'en saisir l'essence, elle murmura:
"...Ca risque d'être un peu étrange..."

Elle ne prévenait. Lorsqu'elle entrait dans la tête de quelqu'un jusqu'à pouvoir en voir des images, il était rare que la personne à qui elle faisait subir ce traîtement ne s'en rende pas compte. Elle n'avait pas cette délicatesse là, sa force trop limitée ne le lui permettait pas.

Elle ferma les yeux et, le plus délicatement possible, pénétra l'esprit de Dean, écartant doucement ce qui ne la concernait pas, tout ce qui hantait la tête de Dean à la suite de cette vision. Ses pensées étaient en effervescence et Lain eut l'impression très nette que son cerveau tentait de réparer quelque chose. Comme si sa vision avait fracturé ce quelque chose, comme si chacune de ses visions devaient laisser des séquelles que l'esprit tentait de réparer ou d'atténuer de son mieux. Elle sentit son propre coeur se pincer lorsqu'elle identifia la vision. Lorsqu'elle s'apprêta à la laisser investir son propre esprit.

Quelque part, quelque part qui lui parut très loin, elle se sentit saisir la main de Dean.

Et elle vit.

Elle vit d'abord l'Institut. Cet Institut qu'elle aimait profondément, qui avait sû se muer en maison véritable pour elle. En "chez elle" et qui devrait le rester à jamais. Avant lui, Lain n'était chez elle nulle part. Mais d'après elle, lorsqu'on est chez soi nulle part, on est chez soi partout. C'était une chose qu'elle se répétait souvent pour se consoler d'avoir systématiquement perdu ceux qu'elle considérait comme les siens. Et puis il y avait eu Noah et Edward. Edward. Le réconfort l'envahit lorsqu'elle se vit dans ses bras, quelques secondes plus tard. Je crois même qu'un sourire envahit ses lèvres sans qu'elle ne s'en rende compte.

Et puis tout changea. Et Lain frissonna. L'histoire se répétait. En pire. Toute cette douleur, ce noir, ce sang, elle tremblait et faillit interrompre brutalement la vision, songeant que ce devait être sa faute, que l'Homme était revenu et que c'était parce qu'elle n'avait pas eu le courage d'aller le voir. De l'affronter. De lui dire de la laisser. Une peur panique l'envahissait à chaque fois qu'elle envisageait cette possibilité. Il n'y avait qu'une chose qui lui faisait véritablement peur: lui. Parce que c'était une menace sombre, non identifiée, planante et qui seule pourrait lui faire la pire des choses. Une choses bien plus horrible que tout ce qu'elle lui avait fait auparavant. Elle pourrait la laisser seule. Sans Edward. S'attaquer à Edward et peut-être le... Le... C'était comme la mort. Mais en pire.

Lorsqu'elle vit un homme entouré de flammes, impassible, elle sût que ce n'était pas sa menace. Elle sut que c'était quelqu'un d'autre. Quelqu'un de tout aussi nuisible mais qui n'en voulait pas à Lain en particulier. Qui en voulait à tous. Qui ferait du mal sans distinction et bizarrement, elle se sentit plus rassurée. Parce que contre un homme comme ça elle aurait la force de lutter.

Les deux jeunes femmes qu'elle vit alors étaient très belles. Elles luttaient farouchement et Lain sentit que l'esprit de Dean avait un sursaut, qu'il ressentait quelque chose à leur égard. Elle comprit qu'elles étaient de leur côté et s'en sentit rassurée. Il y avait dans leur façon d'être quelque chose d'impressionnant. Rien qui put faire reculer Lain, mais quelque chose de suffisant pour attirer sa sympathie, pour lui donner envie de les rencontrer.

Et tout cessa. Lain se sentit éjectée de l'esprit de Dean sans l'avoir vraiment voulu. Elle posa son front contre le sien, incapable de prononcer le moindre mot, sous le choc.

Le contact de la peau de Lain contre son front, de sa main étreignant si doucement la sienne apportèrent comme une vague d'apaisement à son esprit éreinté et torturé. Il entendait la respiration lente mais saccadé de sa nouvelle amie, sentait son souffle chaud sur son visage... Il savait très bien quelle épreuve cela avit du être pour elle de plonger ainsi dans ses pensées et d'assister comme il l'avait fait quelques instants auparavant à ces visions cauchemardesques. Et, malgré toute la force qu'il sentait émaner d'elle, il savait qu'elle non plus n'en était pas sortie tout à fait indemne. D'ailleurs qui l'aurait pu ?

Il se maudit d'avoir tant insisté pour qu'elle lise en lui. Ne l'eut il fait qu'elle n'aurait pas eu ce visage subitement si las et tellement triste. Lentement il se détacha un peu d'elle et le plus tendrement du monde il passa la main sur son visage, caressant sa joue, les yeux rivés dans les siens. Il ne voulait pas lui faire de mal. Elle était la première depuis longtemps qui ait su voir en lui autre chose que son passé douloureux. Elle savait qui il avait été et pourtant elle l'avait accepté tel qu'il était. Elle semblait lui avoir accordé sa confiance et , lorsqu'il le lui avait demandé, elle n'avait pas hésité une seconde à lui apporter son aide.

Il aurait tellement aimé en faire autant pour elle ! C'était étrange d'ailleurs... Alors qu'il lui avait ouvert en grand les portes de son esprit, il avait éprouvé une drôle de sensation. Comme si, l'espace d'un instant, un lien s'était crée entre eux deux lui permettant d'entrapercevoir une autre face d'elle même. Comme si il avait pu ressentir ce qu'elle éprouvait alors qu'elle partageait sa vision d'horreur. Il y avait tout d'abord eu de la joie et de la séreinité, puis il avait senti une quasi terreur émaner d'elle. Comme si sa vision à lui l'avait renvoyée à ses propres démons, à ses propres angoisses. Il n'arrivait pas très bien à se l'expliquer mais Lain craignait quelque chose... ou plutôt quelqu'un. Et cela il en était certain.

S'assurant une nouvelle fois que la jeune femme récupérait , et tentant de mettre de côté ses propres migraines qui refusaient de cesser, il serra plus fortement sa main et l'aida à se relever. L'installant dos au mur jouxtant la porte du bureau de Tornade, il s'installa en face d'elle et dit, toujours sans la quitter des yeux :

- Je suis désolé Lain. Je ne voulais pas te faire subir cela... Mais il fallait que je te dise, ou plutôt te montre la vérité. Mes visions, surtout lorsqu'elles sont aussi violentes, ne se trompent que très rarement. Et si, comme je le crois, des évènements graves sont sur le point de se produire je voulais que tu le saches. Il abandonna du regard son amie pour jeter un coup d'oeil par la fenêtre : dehors le soleil brillait mais, comme un signe annonciateur, déjà les nuages s'amoncellaient à l'horizon. Cet endroit fait partie de ton histoire, de ta vie et même de toi. Je ne me sens pas le droit de te cacher la vérité... De plus, içi, je ne suis qu'un vague inconnu au sinistre passé et il y a fort à parier que tout ce que je pourrais dire pour prévenir tes confrères et amis sera sans aucuns doutes sujet à caution... Mais au moins toi tu sauras...

Dean marqua un temps d'arrêt. Il était à présent sur que quelque chose d'énorme était en train de se mettre en route et rien que l'idée que Terry puisse y être mêlé (si ce n'est même en être à l'origine) le terrifiait autant que cela le rendait ivre de rage. Sans même s'en apercevoir, les traits de son visge s'étaient durcis, tout sourire avait disparu et ses poings s'étaient refermés de colère. Il connaissait trop bien ce dingue pour l'avoir vu agir auparavant : Terry Holloway était totalement dépourvu de conscience et ne connaissait aucune limites, aucune pitié... Un être même dépourvu de toute humanité et de coeur. De coeur... A cette pensée le sien se serra dans sa poitrine. Si jamais il s'en prenait à elle...

* Sierra... Où es tu ? Où que ce soit, je t'en prie : attends moi ! Ne fais pas de conneries ! Ne retourne pas vers lui ... Je t'en prie... *

Puis, revenant vers Lain qu'il sentait s'être remise et l'observer sans mots dire, il ajouta, tentant tant bien que mal d'esquisser un pauvre sourire :

- Je dois te présenter quelqu'un. Tu as du la voir dans ma vision. Elle est la raison de ma venue içi et je suis certain qu'elle pourra répondre à bon nombre de nos questions. C'est quelqu'un d'adorable... Elle est si... Il rougit légèrement. Je suis certain que tu vas l'adorer... Elle te ressemble beaucoup par certains côtés. Alors qu'en dis tu ? Es tu d'accord pour la rencontrer ? Enfin une fois que Tornade m'aura attribué ma chambre bien sur... Ce qui te laisserait aussi le temps de te reposer un peu et d'aller rassurer cet homme avec qui je t ai aperçue dans mon esprit... Je ne voudrais pas me le mettre à dos ! ajouta t'il semblant enfin retrouver peu à peu ses marques et sa gaité.

Pourtant au plus profond de lui, Dean savait que comme toutes les autres, cette vision venait de causer des séquelles irréparables sur son métabolisme et sur son cerveau. Et que cela ne guérirait jamais...

-

Lain leva les yeux vers ceux de Dean, alors qu'elle les maintenait vers le sol depuis plusieurs secondes, sans trouver vraiment le courage de regarder en face celui qui s'était involontairement retrouvé dans la peau du corbeau, du messager venu pour annoncer le malheur. Elle ne s'était pas rendu compte jusque là qu'il était aussi grand. Ou alors était-ce elle qui se sentait toute petite ?

La vérité était que cela la ramenait des années en arrière, alors qu'un visage réapparaîssait aléatoirement au fil des années, toujours annonciateur de mort. Ou alors carte de visite, signature morbide d'actes destinés à torturer une petite fille terrorisée. Dans quel but ? Pourquoi ? Si seulement elle avait sû pourquoi...

L'allusion de Dean à Edward la ramena au présent, elle eut soudain l'impression qu'il lui manquait quelque chose. Quelque chose d'incroyablement important. Doucement et dans un geste un peu désuet car elle savait déjà ce qu'elle allait comprendre, elle posa la main sur son coeur et ressentit un besoin immense de voir Edward, qu'il la prenne dans ses bras et qu'il lui dise que tout ira bien. Mais au fond, elle sut également sans mot dire que la vision de Dean avait remué autre chose en elle: la perspective de voir ce visage penché sur le corps d'Edward. Et alors, elle refoula son envie de voir ce dernier parce que le sentiment de danger qui l'étreignait était bien plus fort que l'envie de le voir.

Plus lentement encore que lorsqu'elle avait porté la main à son coeur, elle s'approcha de Dean, posant sa tête contre son torse. Il n'y avait là nulle ambiguïté et elle espérait sincèrement, quelque part au fond d'elle, qu'il le comprendrait. Mais elle avait besoin de réfléchir et se sentait trop peu en sécurité pour cela.

"...Qui était cet homme, Dean ?"

Elle a murmuré, doucement, elle reprend pied, elle cherche, elle a cessé de se débattre pour mieux revenir à la surface. Il est temps qu'elle envoie son passé au Diable, il est temps qu'elle assure la sécurité des siens.

A la voir aussi désemparée et tellement perdue, le jeune homme ne put s'empêcher d'en éprouver de la tristesse. Il aurait tant aimé pouvoir trouver les mots pour la rassurer. Quitte à mentir et prétendre que tout cela n'était qu'un mauvais rêve, qu'il s'était probablement trompé et que tout irait pour le mieux... Mais les mots s'étranglaient dans sa gorge et il resta là, incapable d'articuler la moindre phrase, alors qu'elle venait se blottir tout contre lui.

C'est à ce moment là qu'il commenca à comprendre ce qui lui plaisait tant chez cette fille. Elle était comme lui. Hanté par ses propres démons, tentant de s'accrocher à cette nouvelle vie qu'elle avait probablement du se construire après de longs efforts. Une vie où elle avait sans aucuns doutes trouvé des gens pour qui elle comptait plus que tout et qui lui étaient chers. Cet homme qu'il avait vu avec elle... Il n'aurait certes pas pu en jurer mais quelque chose lui disait qu'il représentait beaucoup pour elle, si ce n'est même tout. Et cette peur qu'elle laissait à présent si bien transparaître ne devait pas être étrangère à ce qu'elle éprouvait pour cet homme. Tout comme il craignait pour la vie de Sierra elle devait craindre qu'il ne lui arrive quelque chose sans qu'elle ne puisse faire quoique ce soit pour l'empêcher.

Passant un bras protecteur autour de ses épaules, il la serra un peu plus. De son autre main, il caressa sa chevelure blonde, tentant tant bien que mal de la rassurer. Ils restèrent un moment ainsi, silencieux et perdus dans leurs pensées. Puis, enfin, il se décida à prendre la parole.

- Cet homme ? sa voix se fit plus lointaine et eut elle pu voir son visage qu'elle aurait remarqué ses yeux s'emplirent de haine. Involontairement son étreinte se fit plus forte alors qu'il poursuivait : Il s'appelle Terry Holloway... C'est certainement l'un des plus grands et plus célèbres chercheurs en génétique de par le monde. Tu l'as peut être déjà vu à la une de magazines scientifiques ou même à la télé ... "Monsieur" est très mondain... Le style vedette du monde de la science... Costume sur mesure, sourire impeccable et regard enjoleur... le chéri de ces dames ! Dean ne parvenait que fort mal à cacher sesémotions. Au fur et à mesure que sa haine envers cet homme montait en lui, sa voix elle se faisait plus rauque et plus hésitante. Presque tremblante. Mais si tu pouvais le connaitre aussi bien que moi je le connais ! Alors tu saurais que derrière ce visage d'ange s'est un démon qui se dissimule. Il prétend oeuvrer pour le bien de tous, pour que les hommes et les mutants (dont il fait partie) puissent en fait vivre en harmonie... Mais ce sont de belles conneries tout ça ! Sierra y a cru pourtant...au point même de... "l'épouser" eut il envie de dire mais il se retint. Cette simple pensée lui étant tout bonnement insuportable. Mais pas moi ! Ce type n'a pas une once de bonté en lui ! Il ne sait que détruire tout ce qu'il touche ou approche... Et le pire c'est qu'il y prend plaisir ! Mais que peut on attendre d'autre d'un homme dont la majorité des recherches ont pour origine les travaux de Magneto ? Crois moi Lain... Si jamais cet homme est dans les parages comme je le crois alors cela ne présage rien de bon... acheva t'il dans un souffle avant de relever doucement le menton de sa nouvelle amie et de la regarder avec intensité. Une guerre impitoyable se préparait et Dean en avait plus que conscience. Il aurait souhiaté qu'elle le fut aussi.

Elle enregistrait les informations au fur et à mesure qu'il les lui livrait, tentant de les lier avec ce qu'elle savait, avec ce qu'elle imaginait et constatait que les paroles mordantes de Dean laissaient place à de trop nombreuses zones d'ombre. Elle décida néanmoins de réserver ses questions pour plus tard: elle se rendait compte que non seulement il était aussi choqué qu'elle mais en prime semblait-il physiquement diminué.

Pleine de douceur, elle se détacha de lui, songeant malgré elle qu'elle ne se sentait pas aussi en sécurité dans ces bras-là, ravalant ses angoisses et décidant de parer au plus pressé. Il serait toujours temps d'aviser, d'en parler avec quelqu'un mais d'abord il fallait s'occuper de Dean et trouver une solution à son propre problème parce que plus les jours avançaient, moins elle était lucide à ce sujet là et plus elle paniquait. Elle ne dormait d'ailleurs plus du tout la nuit à moins d'être juste à côté d'Edward. Elle remercia intérieurement le sentiment de bien-être qu'il procurait chez elle, songeant qu'elle serait tombée de fatigue il y a bien longtemps sans lui.

"Beaucoup de mutants sont physiquement diminués après usage de leur pouvoir. En particulier lorsqu'ils n'en ont pas le contrôle et n'ont pas décidé de l'employer. Comment tu te sens ?"

Lain nota la présence du morceau de papier mais relégua l'information à une part de son cerveau qui agirait plus tard. Pour l'instant, il fallait qu'elle réagisse et elle réfléchissait à toute allure pour ordonner ses actions. Lorsqu'elle fut sûre de tout ce qu'elle allait faire, elle passa un appel mental. A June. A laquelle elle demanda de la rejoindre immédiatement devant le bureau de Tornade.

Ensuite et espérant que June saisirait l'urgence de sa situation, elle posa à nouveau sa main droite sur le front de Dean pendant que la gauche vérifiait son pouls. Ce dernier était relativement normal et bien que Dean soit brûlant, Lain s'accorda le droit de se lever pour aller saisir son portable qu'elle avait posé la petite table, près de là. Elle composa un numéro et, se tournant à nouveau vers Dean, plissa légèrement les yeux, l'élevant dans les airs, déplaçant les coussins de tous les fauteuils de la pièce - toujours d'un simple mouvement de soucil - pour lui faire un matelas digne de ce nom.

Au bout du fil, la tonalité cessa et une personne décrocha.

"Vous êtes Sierra ?"

"Tout ça n'a aucune importance et vous aurez bientôt les réponses à toutes ces questions. Je suis avec Dean Ashcroft et il me semble qu'il vous connaît plutôt bien. Il a fait un malaise et j'aimerais que vous nous rejoignez, ici, à l'Institut Xavier. Je suppose que vous devez savoir où cela se trouve ?"

Tout en parlant, elle a posé Dean sur le matelas improvisé et frappé à la porte de Tornade.

Elle a parfaitement compris qui était Sierra pour Dean, ou plutôt son importance. Et elle se doute que si elle ne sait probablement pas qu'il est à l'Institut, elle doit en connaître l'existence. Une intuition.