Investigation

(Je peux ?)


Simon n’était pas sortit de sa chambre, à part pour aller donner des cours, depuis deux semaines. Les sachets de soupe déshydratée lui permettaient d’avoir assez de nourriture pour se permettre ce genre de fantaisie, même si tout bon nutritionniste dirait que ce n’était pas une bonne alimentation. Ce fait, l’enseignant ne le contredirait absolument pas, il avait juste d’autres préoccupations plus importantes que le fait de manger.
Parcourant les couloirs de l’institue Xavier, ce fut avec une habilité déconcertante que le selve homme passa au travers de ses collègues qu’il aurait pu croiser. Tel un enfant, il évitait soigneusement de marcher sur les traits entre les cailloux, et de croiser des adultes quand il avait fait une grosse bêtise. Bien que l’enseignant n’ait fait aucune bêtise qui soit à noter ici.

Son pas lent et feutré, le conduisit, au bout de nombreuse minute, devant une porte fermée où un écriteau avertissait que c’était la bibliothèque, et qu’il fallait y demeurer silencieux. Poussant de sa main blanche cette porte de bois, à l’aspect agréable, il entra dans l’immense lieu de culture fournit qu’était cette spacieuse pièce. D’un pas rapide, cette fois-ci, l’enseignant parcouru les rangées de livre. Cherchant celui qui aurait gré à son regard d’aigle pour être lu à l’instant même. Il en prit, puis un second, un troisième, et un quatrième, les mettant les un sur les autres, sans écouter le bruit des environs. S’il l’avait fait, il aurait entendu : un livre tombé, une jeune fille embrassé son petit ami, un petit cri de peur, un battement de cœur plus rapide que la moyenne, et le bruit du vent passant au travers d’une fenêtre mal fermée. Tout cela, Simon le perçu, mais, il ne pensait qu’à une chose : un nouveau livre qu’il n’avait jamais lu, tien celui-ci aussi, et celui-là. Non, celui-là il l’a déjà lu, pas contre …

Perdu dans ses préoccupations, particulièrement passionnante, l’homme ne s’aperçu pas qu’une jeune femme se trouvait assit contre un des rangés de livre. Malheureusement pour lui, quand il le vit, se fut au dernier moment. Moment, où il allait la percuter. Evitant de justesse le choc, Simon tomba sur le sol, les livres le suivirent, et dans un geste de protection, pour lui et pour l’étudiante, il es stoppa d’un signe de la main, les laissant en lévitation. Il avait eut peur, un instant, à peine perceptible, son cœur avait raté un battement, il avait oublié de respirer, mais dès qu’il avait levé la main, la peur c’était dissipé, et un sentiment de quiétude profonde, mêlé à sa mélancolie habituelle c’était installé.
Se relevant calmement, et silencieusement surtout, ses doigts firent signe aux livres de se déposé à ses pieds. Il observa la jeune femme, sans vraiment le faire, son regard passant sur l’être sans le voir, et au bout d’une demi-seconde, son visage aborda un sourire calme, comme le reste de sa personne, bien qu’une partie de lui demeure inquiète pour l’étudiante dans le fond de ses pensées. Il l'avait à peine vu, tout à l'heure, la tête dans les mains, et son inquiétude était passé sur cette image, non sur ce qui venait de se passer. Cependant, comme le voulait son caractère, Simon y pensa sans y penser, laissant ses émotions dérière l'habituelle barrière de sa vie.


- Je suis navré. Vous n’avez rien ?

[Bien sûr ^^ Par contre, n'oublie pas que June est venue se réfugier là pendant l'attaque..... Donc, y a pas grand monde, à la biblio...]

June est complètement perdue dans ses pensées. Clic. Pause. On arrête tout. Elle se noie. Complètement. Besoin... D'oxygène ?

Et puis Simon apparaît, tout à coup. Elle ne l'a jamais vu. Ou plutôt, cela ne l'a pas marquée. Elle relève la tête et se noie un instant dans ses yeux si paisibles qui ne trompent pas son pouvoir: il a eu très peur. Et il ressent énormément de choses, toutes enfouies très profondément. Elle se prend la tête entre les mains, sans répondre, les larmes lui montent aux yeux, c'est plus fort qu'elle.

Non. Elle n'a rien. Et vous, pourquoi avez-vous tant de choses ?

(Bah, pour Simon deux personnes c’est déjà énorme. Sans parler du fait, qu’il n’ait pas vraiment au courant des événements qui peuvent se passer. Trop occupé dans ses pensées.)

Le regard de l’enseignant en art était posé sur cette jeune femme brune. Il sentit, ne serait-ce qu’un instant, qu’elle lisait en lui, ou plus précisément qu’elle captait ses sentiments. Cependant, il n’en fut pas certain, ce n’était peut-être qu’une simple sensation dut à sentiment confus d’embarra.
Il le pensa, un instant, mais quand le regard bleu croisa le sien, il comprit, qu’il valait mieux, ne pas trop avoir envie de ressentir devant ce jeune femme. Simon avait tellement souffert dans sa vie, qu’il s’était constitué des barrières mentales, puissantes. Il valait mieux pour lui, en effet, qu’elles le soient, car son père et maître Vanlashen aurait détruit la moindre fissure. Ici, dans cette école, Simon les avait ouverte, petit à petit, sans vraiment s’en rendre compte. Pour aider, il faut ouvrir son cœur, en restant bloqué, il est difficile de décoincer une autre personne.
Pourtant, il aura suffit de ce regard pour qu’elles reviennent. Comme lorsque adolescent on se moquait de lui, même ici, dans l’institue. L’ancienne institue. Il était tellement différent des autres élèves, tellement malvenue, étrange, du fait de ses pouvoirs de son caractère. Complément différents de June, et pourtant similaire. Comment imaginer ne serait-ce qu’un instant, que la joie, la peur, le sentiment de l’amour, de la terreur, de la simple crainte, puisse passer de son être à une autre personne, et que cette autre personne en soit affecter ? Heureusement, cela n’était pas le don de Simon. Autant, il pouvait parfois comprendre ce qu’on ressentait, autant, il était incapable d’être un vrai empathe, ou, un télépathe.

Le regard mélancolique de l’enseignant passe sur l’élève, et il se baisse légèrement. Il est triste, une calme tristesse, comme celle qu’on trouve dans les tombes. Là, où tout est finit. Rien d’heureux dans la mort, n’est-ce pas ? Pourtant la mort, est le seul être au monde, à permettre ce repos éternel. Plus besoin de penser, de vivre, de se nourrir, de craindre ... de pleurer.
S’asseyant calmement près d’elle, Simon fixe June. Il ne sait rien d’elle, pas dans son cours, ou si elle y est, elle n’est jamais venue. Pas dans les enseignants, trop jeune. Dans les élèves donc, une fille certainement, yeux bleus, et brune. Ces informations se résument à cela, et il n’en demande pas plus. Il est juste un peu inquiet, pour elle, elle est télépathe, ou elle est empathe ? Le pire, cela doit être empathe.
Pourquoi ne s’était-elle pas fait de barrière mentale ? Un labyrinthe dans sa tête, comme il y en avait un dans la tête de Simon. On ne peut pas lire ses pensées, sans un travail lourd, minutieux, un véritable talent. Les sentiments c’est différent, cela ne vient pas que du cerveau, ça se propage dans tout le corps. A cacher, c’est difficile, pourtant Simon y arrive, assez bien, la plupart du temps, comme tout le monde, il a ses faiblesses, comme celle de refuser d’utiliser ses pouvoirs. Il l’a fait à l’instant, mais sous un instinct, sans le voir. Il n’aime guère cela.

Son regard continue de fixer la jeune femme, il ferme les yeux. Calmement, prenant une respiration lente, un battement de cœur régulier, et pour éviter d’avoir de mauvaises pensées et de mauvaises sensations, il chantonne une chanson mélancolique dans sa tête. Celle d’un petit âne gris, qui meurt, seul, dans une étable. Ce n’est pas triste, ce n’est pas heureux non plus.
Il ne dira rien, pas encore. Il cherche à savoir ce dont elle a besoin, et ce qu’elle veut. Il ne s’imposera pas, il n’est pas comme cela, mais, parfois, on veut quelque chose, et on pense ne pas le vouloir.

[Hah... T'écris toujours des messages si longs... X____X.... A la base, pourquoi pas, mais du coup, ça me casse un peu mes possibilités de réplique, ça alourdi un peu le truc, j'trouve.... (Enfin, j'avoue, mon plus gros problèmes avec tes longs messages, ce sont les fautes ^^'''''') (Oui, j'suis lourde...) Bon, bon, bon... J'vais essayer de te rendre la pareille avec un message d'une longueur décente XD]

June ne fait pas grand cas des barrières mentales. Son pouvoir est d'autant plus puissant qu'il n'est pas maîtrisé. Elle ne relève pas la tête, pas encore, canaliser toutes ces émotions, d'abord. Respirer. Fort. Reprendre le contrôle. Les larmes roulent toujours le long de ses joues. Elle voudrait hurler, mais n'y parvient pas. Elle réalise qu'elle ne peut plus bouger. Pas le moindre muscle, pas le moindre battement de cil. Cela la terroriserait si elle était capable de trouver sa peur dans la multitude.

Les protéctions de Simon ont tout de même cela d'efficace qu'elles atténuent ses sentiments, qu'ils pénètrent avec moins de violence dans l'esprit, dans le coeur de June. Elles opacifient ses émotions, les laissant tout juste atteindre June.

Contrôler. Se maîtriser. Maîtriser les autres, surtout. Pourquoi tous ces gens ressentent-ils des choses aussi tristes ? Pourquoi toute cette peur ? Pourquoi est-ce que... Elle voudrait mourir. Que tout cela cesse. Contrairement à Simon, la mort lui paraît bien heureuse, comparé à ce qu'elle ressent. A ce que les autres ressentent ?

Les yeux brillants de larmes, les mains à plat sur ses oreilles, comme si elle tentait de les boucher, de ne plus entendre. Comme si les sentiments lui étaient hurlés, elle relève la tête, fixant Simon qui n'est pas partit. Elle ne peut rien faire d'autre, elle est paralysée. Lever les yeux lui a demandé un effort extraordinaire. Elle voudrait parler, dire quelque chose, peu importe si cela prend la forme d'une suite de sons incohérents. Juste... Evacuer. Mais elle ne peut pas, elle n'y arrive pas.

Tout... Va... Finir... Par... Exploser. Non ?

".... !"

[En fait, j'aime bien June, parce que j'pourrais passer des heures à décrire ses gestes, ses pensées, les sentiments des autres...]

[Sky c'était un ange à côté de ça ]

[Oô’ Non, d’habitude ils sont dix fois plus longs. Genre pavé de trois pages. >< J’avais justement raccourci mon texte et pour les fautes, je vais faire attention *pleure*]



C’est ce qu’on pense au départ, que les pouvoirs incontrôlés sont d’autant plus violent, c’est exact. Mais c’est aussi vrai, qu’un pouvoir puissant qu’on contrôle est plus efficace, moins dangereux pour soi-même, et surtout, que lorsqu’il se met à être incontrôlé après l’avoir été, il devient, vraiment destructeur. C’est l’effet du cheval sauvage qu’on élève, qu’on dresse, et qui un jour sur un sentier a un accident et se met à rué. Alors, il est impossible de le dresser de nouveau, il retourne à l’état sauvage, et rien, pas même la pire des tortures, ne le ferra changer d’avis. C’est ainsi, qu’on retrouva dans les plaines d’Américaine, un troupeau de vrais chevaux sauvages, provenant de cheval domestique, qui détruisait tout sur leurs passages. C’était, il y a longtemps, Simon est vieux, mais, la règle n’a pas changé.
Simon ne comprenait pas pourquoi cette tristesse. La sienne était logique, rationnel, il était triste pour ne pas être en colère, furieux, ou heureux. Simon avait trié toute sa vie ses émotions, et gardé la mélancolie, était la meilleurs solutions pour lui. Ainsi il ne fessait de mal à personne, sauf à lui-même, et ainsi il n’avait pas envie de se révolter, de se battre, ou de tomber amoureux. Il restait triste, et la tristesse le berçait, comme un berce un enfant de mot d’amour à sa naissance.
Elle ne fessait pas de mal à personne, sauf peut-être à cet instant, car elle n’était pas comme les autres. Cependant, Simon ne voulait pas être malheureux, ce n’était pas un malheur violent, juste gris, gris et blanc, comme un fond de musique qu’on entendrait à peine.
Savoir si June le percevait ou non, lui était impossible. Il ne la connaissait pas, il ne pouvait deviner qu’elle était une puissante empathe, ni qu’elle âge elle avait, ou encore ce qu’elle pensait. La télépathie, il savait l’utiliser. Mais à quoi bon ?

Les petits yeux bleus du Simon se déposent sans se troubler sur la jeune fille, et lentement, il se met face à elle, pliant ses longues jambes en tailleurs, tendant les deux mains sans pour autant prendre celle de la jeune fille. Il ne sait pas ce qui s’est passé, et inconsciemment, il ne chercherait pas à le savoir si elle n’était pas là. Les histoires de l’institue ne le regardent que s’il y a danger, car Simon ne veut pas que cela arrive. Le moindre malheur, le moindre danger. Il avait été si gentil avec lui, Xavier, quand il est venu. Il leurs parler à tous avec tant de gentillesse. C’est l’unique et seule personne au monde a avoir nommé Simon, Simon. Tous les autres, jamais, n’ont utilisé le prénom. Comme-ci l’enseignant ne devait être traité qu’avec distance pour ne pas être condamné par sa présence. Ce n’est pas malheureux, c’est un constat, lourd constat d’une vie qui dure en longueur, mais finira bien par cesser.

C’est difficile de ne pas éprouver de joie, ou de tristesse. Même s’il voulait le faire, Simon en serait incapable, c’est pourquoi il reste sur la mélancolie calme et douce. Ses mains restent tendues, il voudrait celle de la jeune femme, alors il les lève. Mais va-t-elle accepter ? Il n’en sait rien. Il verra. Et en même temps qu’il fait cela, il murmure pour elle est pour lui. Pour ne plus voir ses larmes, car si Simon est malheureux, ce n’est pas pour le passé, ou le futur, mais pour cette jeune fille en pleur au milieu d’une bibliothèque, pour ce présent qu’elle redonne si triste. Il est mélancolique, car elle l’est, et si elle l’est c’est peut-être de sa faute ? Il le sait, mais les émotions ne peuvent qu’à peine se contrôler.

"Respirez doucement, cela va s’apaiser."

(Désolé, avec Noël, les vacances, le travail et les amis … C'est cata pour les rps)


Lorsqu'il était enfant, Simon s'est retrouvé dans une maison, une immense maison, elle était grande, spacieuse, belle, mais elle avait un défaut. Elle était vide. Lui seul vivait dans l'endroit, lui seul, sans jamais pouvoir sortir, les barreaux aux fenêtres, les portes si solides fermer à clés. Il y vivait comme un prisonnier, et quand, il commençait à perdre la tête, à force de tourner en rond dans une maison vide, à lire des livres, encore et encore, il se stoppait, et fixait le vide, comme il fixe actuellement la jeune fille. Il n'y pouvait rien, c'était plus fort que lui, il avait besoin de faire le vide dans sa tête, et dans son corps.
Plus tard, quand il a commencé à avoir des pouvoirs, ce fut pire. Il ne comprenait pas pourquoi tous les objets se cassaient autour de lui, et plus il était en colère, ou plus il avait peur, et plus les objets partaient dans les sens, les vitres se brisaient. Combien de fois, a-t-il pensé mourir, ou devenir fou ? Mais à chaque fois qu'il reprenait son calme, qu'il fessait le vide, il pouvait enfin cesser tous ses pouvoirs. Des pouvoirs qu'il n'avait jamais voulu.
Simon avait détesté être un mutant. De tous ses êtres, il s'était haït, il avait haït les autres, il ne pouvait plus se voir dans un miroir sans le briser mais il avait toujours cette roue de secours, cette chance, de pouvoir faire le vide en lui. Plus de mal de tête, plus de pensée, même les larmes cessaient. C'était prendre la position de la poupée, et ne gardait que le calme et la mélancolie dans son cœur. Même quand on l'avait battu, il finissait par se contrôler.

June – bien qu'il ne connaissait pas le nom de la jeune fille – ne semblait pas pouvoir faire cela. Peut-être parce que ces pouvoirs à elle étaient vraiment puissant et qu'elle ressentait les émotions des autres ? Il n'en était pas certain, bien qu'à peine une seconde ne se soit passé, et que le regard qu'elle lui rendait, un regard où toutes sortes d'émotions passent. Est-ce qu'elle peut comprendre ce qu'il ressent ? Ce vide en lui ? Ou ne le peut-elle pas ? Simon a une faculté de penser immense, s'il s'est mit à l'art, c'est parce qu'il a besoin de penser à dix milles choses en même temps. Un humain peut déjà penser à énormément de problème en même temps, et c'est incontrôlé, mais avec Simon, cette faculté est accrue, et il a bien du mal parfois à ne pas vivre dans sa tête. S'il se stoppait, trop longtemps sur ses pensées, il finirait pas ne plus avoir conscience de ce qui peut l'entourer.

Comme cette jeune femme, dont les yeux deviennent soudainement si vide. Aussi vide … que les siens. Calme, doux, mélancolique, il l'est. Mais elle semble soudainement si vide ? Pourquoi ? Est-ce de sa faute ? Simon ne sait pas quoi penser, il garder air serein, se répétant en boucle les paroles d'une chanson pour enfant, plus calme encore que sa pensée, profondément triste mais sans aucun trait montant ou descendant. C'est ce que font les fous, aussi, ils se répètent les chansons de leur enfance. Simon est-il fou ? Parfois, il pense que oui, il le craint. Cela le désole. Il voudrait juste être comme tout le monde. Pourquoi ne le peut-il pas ?

Mais la question n'a pas de réponse, et la jeune fille atterrit dans ses bras. Le regard de Simon s'agrandit, d'abord surprit, puis fortement étonné, le cœur de Simon dut manquer un battement, et pourtant, il ne dit rien, se contentant de pencher légèrement de la tête, et de laisser ses bras entourer le corps de la jeune fille. Sans la presser, pour la laisser partir dès qu'elle en aurait envie. C'était la première fois, depuis des années, qu'il avait un contact, non donné par lui-même, et étrangement, il se sentait vivant. Est-ce que c'était mal ?
Il n'en savait rien. Ce n'était qu'un geste. Et il ne pourrait pas la repousser. Sans mauvaise pensée, il pouvait la garder dans ses bras, juste un temps. Ca irait, car ça devait aller.

[T'en fais pas, j'ai eu un peu de mal aussi... XD]

Les mains de June se crispent sur les vêtements de Simon. Les larmes montent à ses yeux et elle ressent une chose terrible, tout à coup: du soulagement. Cela fait deux sentiments. Le chagrin, une tristesse apparament insurmontable et un soulagement incroyable de la ressentir. Parce que ces deux-là, ces deux émotions puissantes, elles sont à elle. Pas le moindre doute là-dessus.

Et tout remonte, progressivement, alors qu'elle serre le corps fluet de Simon contre elle, elle ne se rend pas bien compte de ce qui l'entoure, elle a peur. Un de plus. Peur de ce qu'elle découvre, qui lui appartient.

Chagrin, soulagement, peur.

Désarroi tout à coup. Comment cela se fait-il qu'elle parvienne à identifier ses émotions, pourquoi prennent-elles soudain l'ascendant sur celles des autres ?

Joie. Alors elle aussi, elle le peut. Elle n'est pas qu'un robot, qu'un aimant ou une antenne. Elle est humaine. Pour de vrai, avec les sentiments, les douleurs, les peurs qui vont avec. Les siennes. Pour de vrai.

Chagrin, soulagement, peur, désarroi et joie.

Il en manque encore, parmis tous ceux qu'elle a déjà ressentis et évacués pour d'autres mais, au fond, ils sont là. Et bien là. Elle reprend peu à peu conscience de la situation, traçant mentalement les mots qui raconteraient ce qu'elle a vécu jusque là. Depuis Sky à Simon. Simon ! ...

Elle se décolle, rougissante. Gêne. Elle baisse les yeux. Elle ne sait même pas qui il est. Elle se connait sa manière de ressentir, si faible, si fermée, ce vide tristement serein pour l'avoir déjà capté, lointain, elle en est sûre. Commencer par le début.

"Je me prénomme June."

Là, doucement. Pas trop vite, pas trop fort, apprivoiser toutes ces choses nouvelles.

Alors qu'il n'y a plus que du silence dans la bibliothèque, l'enseignant est là assit, avec dans ses bras, une étudiante, dont les mains se crispent sur ses vêtements légers. Il sent les doigts passer au travers de sa peau, et il garde le silence, fermé de toutes émotions, pourquoi en aurait-il ? Depuis qu'il est enfant, Simon a fermé son esprit, être une jolie poupée de chiffon, cela il sait faire, sans émotion, sans pensée, c'est une faculté qu'il a apprise. Il est fort dessus, vraiment fort, assez pour sentir quand quelque chose de différent arrive, comme c'est le cas. Il a une fleur entre les mains, une étudiante, et il n'en a pas le droit. Il le sait, c'est comme une petite sœur, qu'il n'aurait pas, il ne pensera pas une petite amie, il n'est pas pervers et June mérite mieux que de tomber amoureuse d'un enseignant pathétique ! Elle doit déjà l'être, d'ailleurs, une étudiante est rarement sans amour.
Cependant, c'est vraiment doux, comme sensation, l'esprit n'a presque plus besoin d'être fermé, il n'a pas besoin d'avoir d'émotion, la chaleur du corps contre le sien, lui suffit. Il attend, attend qu'elle comprenne ce qu'elle fait, qu'elle analyse seul. Un enfant, tout comme un adulte, comprend mieux avec ses propres expériences.
Ainsi elle ressent ses propres émotions, c'est une bonne chose, soulageante. C'est dangereux, le pouvoir de June est fascinant, incroyable, vraiment important. Puissant, elle est une personne puissante, mais, c'est aussi follement dangereux. Si quelqu'un est amoureux d'elle, elle aurait l'impression de l'aimer ? Si quelqu'un veut mourir, elle sentirait les sensations suicidaires ? C'est triste dans un sens, d'être si importante, et pourtant si malheureuse en même temps. Simon ne sait que dire, ni quoi penser. Il attend. Patiemment. Petite fleur fragile ou non, June est forte pour avoir vécu jusqu'ici, sans jamais vraiment faiblir. Peu de gens en aurait été capable, le pouvoir n'est pas en elle par hasard. Elle peut l'assumer, elle peut assumer ce qu'elle est.

Différente, puissante, impressionnante. Elle est tout cela, et elle est aussi tant d'autre chose. Plus important, elle n'est qu'une étudiante, et elle a besoin d'avoir sa propre identité, ses propres passions, ses envies, ses émotions. Elle devrait avoir le droit ne pas ressentir toujours les émotions des autres, incontrôlé ? Elle ne peut pas les garder ainsi, sinon, ils iront trop loin et la détruiront ! Comme tant d'autres mutants ont été détruits par leurs propres pouvoirs.

Elle part de ses bras, un corps fin de femme, et Simon ramène ses bras contre lui, la fixant. Elle rougit, elle est gênée ? Elle ne devrait pas l'être, il n'y a aucune raison. Elle baisse les yeux, et Simon la fixe sans comprendre, petit à petit, il remet les barrières, car les émotions reviennent. Celle d'être désolée, surtout, désolée de la voir confuse. Simon est gêné, qu'elle soit gênée. Alors il se ferme, pour ne pas qu'elle le sente. Il devient un simple miroir, lui renvoyant sa propre image. Pas un mur, un mur bloque et casse les pensées, lui ne fait que les réfléchir.

"Enchanté. Simon …"

Il a dit Simon. C'est son prénom. Un prénom qu'il n'utilise jamais, à quoi bon ? Tout le monde le nomme par son surnom, ou par son nom de famille. Pas d'amis, pas de proche, pas de relation. Un simple enseignant, dans une école où il y en a tant. Sans plus d'importance qu'un des livres de cette bibliothèque qu'on a en deux ou trois exemplaires, même si Simon est unique, tout aussi unique que June.

"Vanlashen."

Pas plus, pas besoin d'en dire plus. Il ne parlera que si elle lui parle, il se contente, mélancolique, de la fixer pour le moment, chantonnant mentalement, cette musique d'enfance, histoire d'être certain que le miroir qu'il a formé ne se détruira pas.

Elle le regarde vraiment, pour la première fois. L'orage est passé, l'ouragan a détruit beaucoup de choses, mais il en a laissé d'autres intactes. Plus pures qu'avant. Le calme est impressionant. Il n'y a plus qu'à regarder. Regarder et comprendre, peut-être.

Cet homme, face à elle, a l'air très jeune. Et pourtant si vieux... Il émane de lui une clarté incroyable, aveuglante et pourtant tellement tâchée de mélancolie... C'est comme... Ce serait un peu comme un ange déchu, songe June. Il a l'air très intelligent, ses yeux clairs se posent sur elle comme s'il lui était indifférent. Comme si elle n'était pas là. Elle se voit dans ces yeux-là. Etrangement nue de tout ces artifices dont elle se pare habituellement. Qui est-il ?

Pas un élève, c'est certain. Elle ne l'avait jamais croisé. Ou jamais remarqué. Pourtant, ces émotions ouatées lui sont familières, elle a l'impression qu'elles l'ont accompagnée bien souvent, alors qu'elle déambulait dans l'Institut.

Simon.

Voilà ce qu'il est. Rien de plus qu'un visage neutre et un coeur clos qu'elle ne parvient pas à sonder plus avant et duquel elle doit se contenter de ressentir les échos lointains. Et un prénom. C'est tout. Pour l'instant, il n'est rien d'autre.

"...Merci, Simon... J'ai un peu perdu les pédales..."

Elle plante dans ses yeux son regard troublant, sa nonchalance habiutelle dans la voix. Sera-t-il autre chose qu'un prénom, un corps et quelques échos ?

L'enseignant ne peut s'empêcher de sourire en entendant parler la jeune demoiselle. Perdre les pédales, c'est une expression bien familière. Il sourit amusé, autant qu'il sourit étonné, légèrement, à peine, même si cela n'est pas perceptible. Simon, elle a dit son prénom. C'est étrange de l'entendre dans la bouche de quelqu'un d'autre. Depuis qu'il sait qu'on ne peut pas l'utiliser, il se le répète, dans sa tête, pour ne pas oublier qu'il a un prénom. C'est comme un secret, que tout le monde connaît, mais que lui seul voit comme tel. L'importance d'avoir un prénom, un nom, et tous ces termes qui nous définssent. Etre nommé ainsi.

June le regarde, le fixe même. Cette jeune femme au regard des légendes anciennes. C'est la pensée de Simon, une telle force, troublante, une mer, à la fois calme, protectrice, cruelle, dangereuse. Cette jeune personne, songe Simon, est plus puissante qu'elle ne pourra jamais le vouloir. La puissance ce n'est pas souhaitable, ça nous détruit de l'intérieur. Etre intelligent, être mutant, être différent, c'est parfois si dur, d'autant plus quand cela se voit plus que chez les autres. Simon le sait mieux que personne, combien de fois l'a-t-on loué ? Mit dans une cage, et où enfant, il fermait les yeux, pour ne plus voir ceux qui lui jetaient des pierres. Démons, mutants, monstres ! Les mots fessaient mal, tout autant que les coups. Peut-être plus. On se hait alors, mais dans le cas de Simon, on peut encore croire, que ces personnes en colère ne nous haïssent pas, qu'elles sont simplement fâchées, qu'elles regretteront ensuite. June ne le peut pas. Quand elle marche dans la rue, qu'un humain voit un mutant en sa présence, elle peut sentir l'indifférence, la curiosité, la peur, la haine, l'envie de tuer cette créature ?
Est-ce cela son pouvoir ? Cependant une question demeure. Souvent, les pouvoirs ont un début simple. Lire les émotions des gens, et par la suite, il se modifie. June pourrait-t-elle contrôler les émotions des personnes ? Enlever la tristesse, la prendre pour elle, comme un aspirateur ? Donner sa joie, comme on transfert le sang ?
Techniquement s'est possible. Tous nos sentiments ne sont que stimulus et envoie de notre corps, mais, n'est-ce pas trop dangereux pour une étudiante ?
Simon extrapole, June n'est pas à ce point-là, pourtant, il cesse le flot de sa pensée, fixant à son tour, de son regard étoilé celui de la jeune femme. Yeux contre yeux, regard dans regard, lire dans le plus profond de l'âme. Simon ferme ses barrières, car, s'il les ouvrait, June ne pourrait peut-être pas supporter toutes la tristesses qu'il y a un cet homme, l'incompréhension, mais aussi la joie. Car si Simon est plus malheureux, qu'heureux, il a des joies. Il lui suffit de penser à ses anciens enseignants, ceux qui disaient qu'un jour, tout irait mieux. Ou au professeur Xavier, et Simon se sentaient mieux, comme réconforter. S'il avait pu choisir un père, il aurait aimé qu'il soit comme cet enseignant. Pourtant Simon le voyait rarement, il fessait partit de ces timides qui restaient dans leurs chambres. C'est un peu faux aussi, mais le passé, c'est le passé, et il n'a plus d'importance maintenant.

"Merci à vous, ... June."

Merci de ne pas avoir peur de lui. Et de lui renvoyer son propre regard, c'est étrange, de tels yeux. Ils sont magnifiques ! Simon ne dirait pas l'adjectif troublant, June est troublante, certes, mais elle renvoie ce qu'on ait. Quand on la regarde dans les yeux, ainsi, et qu'on fixe bien, ces yeux reflète notre visage. C'est comme-ci, la jeune fille était du cristal. Un cristal si pur, un diamant peut-être ? Mais brute ! Sauvage, puissant.
Le visage de l'enseignant sourit doucement, alors qu'il ramène un peu plus ses longues jambes contre son torse. June ne devrait pas regarder autant Simon, car aussi fortes sois ses barrières, sa tristesse est bien trop puissante, pour être gardé éternellement en lui, quand on le fixe de cette façon. Il n'a pas l'habitude d'être regarder dans les yeux, comme il n'a pas l'habitude qu'on le nomme Simon. Et, June, ne mérite pas de recevoir une goutte de tristesse de l'océan de Simon, alors, il garde son esprit fermé, et sa tête se fait lourde de devoir y penser. Si ordinaire cela est automatique, avec le regard poignant c'est différent.
Un rire enfantin s'échappe des lèvres de l'enseignant, à la fin de sa phrase. L'homme enfant rit, soulagé, elle va mieux. Il rit aussi, amusé, car il est stupide, d'être bouleverser intérieurement d'être nommé, alors que c'est lui-même qui a donné son prénom.

"Et ne vous inquiétez pas, il vaut mieux, perdre les pédales, que les pétales, lorsqu'on une fleur aux multiples couleurs. Cependant, si je puis me permettre, qu'est-ce qui ne va pas ?"

June sourit, un peu surprise. Tiens, de la surprise... Incroyable, c'est incroyable, stupéfiant, tous ces sentiments... Elle n'est pas dupe, cependant, elle sait que cela ne durera pas. Il vient de lui demander ce qui n'allait pas... Elle répond à côté, peut-être parce qu'elle n'a pas envie d'en parler, peut-être simplement parce qu'elle ne sait pas comment en parler.

Lorsqu'il s'agit des autres, c'est tellement facile de trouver les mots, pourquoi est-ce ainsi mission impossible lorsqu'il s'agit d'elle-même ? Elle se passe la main dans les cheveux avant de répondre:

"C'est la bataille, dehors."

Comme si c'était l'unique raison. Comme pour détourner l'attention de Simon qu'elle sait pourtant définitivement cramponnée à elle. Il est si étonnant, cet homme... C'est comme s'il n'avait pas sa place avec elle, dans cet Institut. Et elle, est-ce qu'elle y trouvera sa place ?

Elle songe soudain à son pouvoir, alors qu'elle ressent le doute qui emprisonne son coeur. C'est dur d'être enfermé physiquement, c'est encore pire d'être prisonnier de soi-même, de ses propres sentiments, de son propre coeur. Peut-être pire que d'être enchaîné par les sentiments des autres, June s'en rend compte, à présent.

Et si jamais son but, la raison pour laquelle on a marché sur sa vie, on a jugé qu'elle devait souffrir pour d'autres, c'était justement pour les autres ? Si le but ultime, c'était d'aider tous ces gens dont elle perçoit les sentiments ? Alors peut-être cela vaudrait-il la peine d'avoir souffert. D'avoir éprouvé des bonheurs intenses, aussi. Pas les siens, simplement. Comme une intruse.

Les plus belles pierres sont celles que l'on laisse sauvages, brutes, celles que l'on ne poli pas.

Inconsciemment ou non, Simon se rend compte qu'il ne peut pas laisser ses sentiments s'exprimer. Il ne le fait jamais, sauf, quand il est dort, la nuit, là dans sa chambre. La porte fermée, les murs comme protection, ce n'est qu'une illusion mais, dans cette chambre, il laisse les émotions l'envahir. Toutes ces souffrances, toutes ces douleurs. Il ne comprend pas toujours d'où elle vienne, car, le passé n'est que le passé, et qu'il devrait regarder le futur. Il le sait. Il le sait au plus profond de lui-même. Seulement, l'avenir, l'avenir Simon n'arrive pas à le voir. Distinguer quelque chose dans le brouillard. Il n'a pas d'ami, pas de vie, et parfois, il se demande s'il appartient vraiment à cet endroit, à cet institue. Si sa place est vraiment ici.

La patience est là depuis la naissance, il attend patiemment d'avoir la réponse à sa question. Quatre mots, mais, ce n'est pas une réponse. Simon fixe la main qui passe dans les cheveux, et écoute les quatre mots. C'est la bataille, dehors. Peut-être, il n'en sait rien. Simon est tellement dans la lune, qu'on pourrait le menacer directement, il ne le verrait pas. Quand il marche dans la rue, c'est l'instinct qui lui évite de foncer dans les panneaux, car lui, il ne les voit pas. La bataille, quelle bataille ? Il ne sait même pas de quoi on parle. A dire vrai, s'il n'y avait pas eut la nécessité de livres, Simon n'aurait pas quitté sa chambre. Il a dormit longtemps, et puis, quand il s'est levé, il s'est mit à lire.
Ainsi, il a raté un épisode important ? La bataille ? Ne devrait-il pas être dehors en train de protéger les étudiants ? Mais les protégé de quoi ? C'est stupide, n'est-ce pas ? Mais Simon ne comprend pas. Il ne se mêle jamais aux guerres. Jamais. Par conviction que ça engendre plus de mal que de bien.
Le visage de l'enseignement hoche de la tête …

"Peut-être."

Peut-être que c'est la raison. Il ne peut pas deviner ce qui se passe dans la tête de la jeune fille, et il n'entrerait pas dans ses pensées sans en avoir le droit. C'est un vol, presque un viol, d'entrer ainsi. Il l'a apprit. A l'époque où il était voleur, il n'hésitait pas à le faire. Avait-il le choix ? Bien sur que oui. C'était ses parents, Simon ne voulait pas se retrouver seul. Il avait trop peur, trop peur de rester seul. Comme maintenant, simplement, actuellement, il n'a plus peur de la solitude. Elle est son amie, flottant autour de lui, et Simon la ressent comme tel. Il est peut-être un peu fou, mais si c'est le cas, c'est un gentil fou.

Cela dépend de la pierre, certaine pierre ne doive pas être touché, d'autres sont polis par le temps, par la mer, la terre, le soleil. Et enfin, certaine pierre n'ont aucun éclat, tant qu'elles n'ont pas été polis. Ces pierres-là sont étranges, car à l'état naturel, personne n'en voudrait, mais une fois rendue brillantes, elles deviennent objet de convoitise. June changera avec le temps, avec les vagues d'expériences qu'elle rencontrera, le soleil et se ses choix, et puis l'amour aussi. Quand elle le rencontrera, - elle l'a peut-être déjà rencontré. Simon n'en doute pas, mais ce n'est pas son combat …
C'est cela. Ce n'est pas le combat de dehors qui est important, mais le combat interne à cette jeune fille. Son combat à l'intérieur d'elle-même. Par rapport à ses émotions, ses pensées, celles des autres.


"Est-ce la bataille à l'intérieur ?" Demanda doucement Simon en pointant du doigt la jeune femme.

"Je ne sais pas laquelle des deux a fait le plus de victimes."

Elle en parle très calmement. Et puis elle explique le dehors à défaut de pouvoir expliquer le dedans. Doucement, calmement. Sans penser à Sky. Parce que c'est aussi un peu le bordel par sa faute. Qui sait pourquoi...

"...L'Institut est attaqué. Ils se défendent comme ils peuvent, là dehors. C'est étrange, ici, on dirait un autre monde. J'étais venue pour vérifier qu'il n'y avait personne et..."

Elle s'interrompt. Ca, c'était la raison officielle. Quelle était la raison officieuse, déjà ? Oui. Elle avait l'impression qu'elle aurait du se sentir très seule, alors elle a décidé de l'être physiquement, comme pour chercher la sensation interne. Raté.

"...Et tout à coup, j'ai senti mes barrières céder."