" Danse comme si personne ne la regardait "

Oui, elle ira jusqu'à ces ballerines typiques qui font si mal aux pieds inhabitués.

Attache ses cheveux en un chignon régulier, s'admire dans le miroir, lance la sono et après environs un quart d'heure d'échauffements à la barre :

* Enfin... *

Se laisse aller, contrôlant ses mouvements à la perfection.

Oui, il y a bientôt trois jours qu'elle ne s'était plus envolée comme ça, sa souplesse met quelques minutes à être retrouvée... Mais quelle retrouvaille !

* Se sentir libre... *

Complètement dans son monde, tournant, virevoltant comme un ange tombé du ciel, n'entend pas arriver...

[ topic liiibre^^]

[Un petit face à face ? =)]

Shape est assise, elle regarde Tod danser, sans dire un mot. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait rien vu d'aussi... beau.

Elle lui rend son sourire.

"Tu es vraiment douée."

" Vu le temps que j'y consacre, depuis le temps que je le fais...Je ne sais pas si le don était vraiment nécéssaire "

sourit, un peu pensive

" J'adore..."

Se souvient qu'elle n'a pas à parler d'elle

" Une passion, toi aussi? "

La regarde, le regard perçant. Elle sourit.

"...Pas vraiment... Rien de très interessant, en tout cas. Je suis bien banale, finalement."

Elle lui fait un clin d'oeil.

sourit, c'est ça, banale, on aura tout vu...

" J'étais un p'tit rat de l'opéra aussi, avant de..."

Toujours besoin de se justifier hein?

" ...Enfin tu vois...^^ "

Hausse une épaule.

"Tu sais... J'ai du mal à comprendre pourquoi il y a un tel fossé entre les humains et les mutants... On dit que les humains ne veulent pas de nous, mais finalement, nous nous isolons dans des Instituts, restons entre nous... C'est nous qui nous marginalisons nous-même..."

Elle relève la tête avec un sourire.

"Enfin... Ce que je voulais dire, c'est que tu peux très bien devenir une étoile et être mutante malgré ça."

" Je ne pense pas, tu sais, je suis quand même très différente et je doute que ceux qui me supportaient me supportent désormais. "

Le miroir qu'elle fixait en parlant à Shape se brise

" Il faudra en tout cas que je commence par le contrôler..."

"La différence n'est pas toujours une fatalité."

Elle regarde dans le vague.

" Si on ne la contrôle pas, si. "

catégorique, s'observe dans le miroir brisé.

"Les différences ne se choisissent pas. Elles sont, par nature, incontrôlables."

Elle lève les yeux vers Tod.

"Comment est-ce que tu as découvert ta... malédiction à toi ?"

Elle a bien choisit ses mots. Elle a parfaitement conscience de n'avoir rien vécu. Ou plutôt, elle sait qu'elle n'est jamais morte, elle.

Baisse soudainement les yeux

" Je ne suis pas encore prête à en parler. "

* Shape ne t'a pas agressée, elle, elle cherche à communiquer, tu sais? *

Comme vous diriez "j'ai 5 kilos de trop parce que j'aime le nutella à la ptite cuillère" :

" Je tue et j'aime ça . "

Même à elle même elle ne se l'était jamais avoué...

Se force à regarder Shape dans le miroir, elle ne risque pas de la tuer, et si le miroir se fend davantage, tant mieux...

" Va-t-en accepter une différence pareille... "

Doucement, elle joue avec une feuille qui passait par là, elle tente, très doucement, comme si cela ne valait, au fond, pas la peine d'être dit.

"Et pourquoi on aurait pas le droit de faire ce que l'on aime ? C'est ce qui fait de nous des êtres entiers, non, nos goûts ? Et si moi j'aimais briser les os des autres, pourquoi est-ce que je devrais m'en priver ? Pour une question de... morale ? Parce que "c'est pas bien" ? On a passé l'âge de se prendre des tapes sur les doigts, tu crois pas ? Faut assumer, que ça soit facile ou pas et arrêter de se plaindre, de jouer les martyrs."

Elle regarde enfin Tod, à travers le miroir, toujours.

"...Ton pouvoir, c'est toi. C'est un bout de toi. Sans lui, c'est comme si t'avais une jambe en moins. Alors même s'il est un peu plus terrible que le mien ou celui de Sky... Moi je crois que c'est une bonne chose, si tu en fais ce que tu as envie d'en faire et pas ce que les autres attendent de toi que tu en fasses."

C'est une adepte de la philosophie "faut pas vivre pour les autres". Pas une égoïste, non, c'est différent. Même si elle arrive à être très égoïste quand même, parfois... ^^''

" Mais tu ne comprends pas, c'est HORRIBLE "

Pas consciente que p-ê elle pourrait être un peu absurde...

" J'ôte la vie....La partie de moi c'est la mort, et je ne la contrôle pas, je...Je ne décide même pas de qui je tue, sans ce miroir notre conversation n'aurait peut-être pas duré aussi longtemps..."

Respire, toute chamboulée

" Tu penses que je devrais m'isoler ? "

Elle rit. N'importe quoi.

"Si t'es capable de ne plus jamais voir personne, oui. Tu pourrais aussi te crever les yeux, ça résoudrait le problème. Là, c'est clair, tu serais tranquille, tu pourrais plus tuer personne. Et puis tu ne devrais pas faire d'effort pour la contrôler, cette horrible part de toi, comme tu dis."

Elle arrête de rire. Elle tourne la tête vers Tod, adieu, miroir.

"...Mais si tu penses pas être capable de ça... Alors oublie donc ces histoires d'isolement et accepte d'être comme tu es. L'avantage d'être ici, c'est que si tu décide d'être seule, on te laissera tranquille. Mais les autres ne le feront pas s'ils ne sont pas absolument sûrs que c'est ce dont tu as besoin. Bizarre ? Horrible ? Méchante ? Effrayante ? Ici, il y aura toujours des gens pour passer outre."

Baisse les yeux

" Mais j'suis handicapée de la conversation. J'suis atrophiée de la sociabilité, j'suis..."

"Ouais, ouais, ouais..."

Elle secoue la tête en levant les yeux au ciel. Et puis tout d'un coup, elle arrête son petit jeu et regarde Tod fixement, le regard assez dur...

"Tu sais ce que je pense ? Je crois qu'en fait, tout ce que tu veux, c'est qu'on te juge. Tu as très envie qu'on te mette à l'écart, qu'on te trouve bizarre, qu'on chuchote sur ton passage, qu'on ait peur de toi. Qu'on te déteste peut-être ?... Si c'est ça que tu cherches, t'es à la mauvaise adresse. Tout le monde ici ne sait que trop bien à quel point ça fait mal, d'être jugé sans fondement. T'as qu'à aller dehors, si c'est ce que tu veux.'

" Je m'attends à ce qu'on me traite comme je traîterais quelqu'un qui me ressemble "

Perdu son air de pleurnicharde, s'exprime pour une fois posément, genre je prends conscience

" J'étais pas commune mais j'étais pas non-plus marginale. J'ai toujours su trouver la limite..."

*...*

" Et là, j'suis obligée d'être différente, ça me tombe dessus comme ça, je sais pas quoi faire, je sais plus quoi faire, je pensais m'être trouvée mais voilà, je me vois plus... "

"Tout est relatif. C'est con à dire, mais c'est vrai."

Elle pose un sourire amusé sur le miroir brisé.

"Tu sais quoi ?"

" Non, dis-moi ? "

Neutre, curieuse quand même, son interlocutrice a du répondant...

"Quand je suis arrivée dans cet Institut, il y a trois ans, maintenant, il y avait une fille qui s'appellait Carole. Cette fille, je l'ai découvert au bout de peu de temps avait un pouvoir dévastateur. Elle faisait disparaître les choses. Et pas que les choses. Tu vois, cette fille, je me suis demandé comme elle ne s'était pas encore brisée de l'intérieur, à force de tragique, de disparitions autour d'elles. Comment elle avait pu supporter de perdre ceux qu'elle aimait. Comment elle avait pu supporter d'être responsable."

Elle fait une pause. Elle contemple ses mains.

"En fait, cette fille, elle avait un leitmotiv. Un truc auquel elle se raccrochait. Un truc qu'elle s'était juré de faire, de devenir. Elle, elle avait décidé qu'elle chanterait. Et tu sais c'est quoi, le plus étonnant ?"

Elle lève les yeux vers Tod, attendant qu'elle intervienne.